- Rabia Makhlaf -
Et si on œuvrait pour la paix ?
Et si on œuvrait pour la paix, qui demeure en chacun tel un point commun
En continuant de la bâtir, au pire, nous n'aurons des points qu'aux mains
Propageons là sans modération, avant que celle-ci ne soit plus qu'une notion
Avant que partir s'entretuer, ne redeviennent qu’une des seules options
Restons unis vers celle qui ne peut être que le fruit d'un dur labeur
Avant que l'incitation à la haine nous ait pris nos belles valeurs
Portons haut et fort les couleurs de l’amour quitte à ce qu’il se change en épidémie
Capable de détourner notre attention des barrières, des races, des idéologies
Et si on œuvrait pour la paix, autour de l'art et de gaies rencontres
Sans énoncer les guerres encore mais sans minimiser la guerre en cours
Alors qu’on s’apprête à construire d’autres murs divisant plus encore que des frontières
Nous ramenant des décennies en arrière sous l’ordre d’un homme sans doute pas si fier
Gâchant une part d’humanité que bien d’autres avant pacifièrent
J’ai envie de dire que je suis tous ces endroits touchés par les attentats
Et bien d’autres lieux sur terre que le compte à rebours attendra ou pas
Mais je suis avant tout citoyen d’un monde qui me laisse encore un choix
De dire, non, je ne serai point un soldat de plus gisant sur le sol ici-bas
La mort d’innocents sur la conscience avant que ne sonne le glas
Et si on œuvrait pour la paix, cet oiseau blanc inapprivoisable
Que l’argent, la course au pouvoir, déplument de la façon la plus barbare
Et dont les plumes servent à écrire l’un des pires scénarios jamais créés
D’une histoire sanglante qui se répète, dont les leçons n’ont pas été intégrées
Cet oiseau rare et fragile qui vole haut, pendant que beaucoup d’humains touchent le fond
Se soustraient, se divisent, oublient le signe « égal » et paient l’addition
Cette colombe qui bat de l’aile, mais qui nous protège, nous raisonne
Et qui pas plus tard qu’hier, enfantait la déclaration des droits de l’homme
Et si on œuvrait pour la paix, tant qu’à faire, deux mains tendues valent mieux qu’une
Et si tous ensemble on peut s’y mettre, au diable marteaux et enclumes
Si les métaux nous servent c’est pour transmettre des messages qui rassemblent et qui perdurent
Comme d’autres ont voulu faire parler des murs, pour oublier leur présence obscure
Je dirais toutefois que s’il faut que la guerre se pointe, nous hante, pour chambouler nos consciences
Des flaques de sang pour tremper son encre, il y a là un non-sens
Si l'accalmie et le silence, peuvent être une sorte d'aboutissement
Si l'art peut être au service de l’apaisement, je ne dirai plus « l'art me ment ».
Nicolas Diricq (le 06/03/17)