« Sexus » d'Henry Miller, révolution sexuelle et littéraire ? - Richard Miller - Collège Belgique -live depuis le Mundaneum !

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Une conférence donnée par Richard Miller.

 

L’œuvre colossale d’Henry Miller est tout entière axée sur lui. Si le nombre de personnes, d’amis, de maîtresses…, qui apparaissent dans ce que l’on pourrait appeler une Comédie humaine de l’Amérique, est sans limites, ils et elles n’ont pas d’existence propre. Ce sont les personnages de la vie et de l’écriture d’Henry Miller. De même, il n’évoque un livre ou un écrivain qu’en fonction de l’impact que ce livre ou cet écrivain a eu sur lui.

Comment une telle construction littéraire à ce point autocentrée a-t-elle pu être à l’origine d’une double révolution ?

L’une, sur le plan sexuel — l’article que lui consacre l’Encyclopaedia Universalis ne laisse aucun doute : sans Miller pas de révolution sexuelle de la société américaine. L’autre, sur le plan littéraire : Henry Miller est aux origines de la Beat Generation, des Ginsberg et Kerouac, et à travers ceux-ci des auteurs de pop music tels que Bob Dylan et Jim Morrison. C’est en retournant au texte qu’une réponse peut être cherchée.

En faisant le récit, notamment dans « Sexus », de nombreux moments de sa vie sexuelle, Miller a créé une écriture échappant à toutes les règles, y compris celles de la littérature à visée érotique. Lire Henry Miller, pour reprendre une formule connue, c’est comme enfourcher un balai de sorcière !